Sentier du Chaos du Chéran

A sa sortie de la cluse de Bange, le Chéran change de domaine géologique pour couler dans les molasses de l’Albanais. Encaissée dans le bassin molassique de l’Albanais, la rivière retrouve un profil plus calme qui permet un cheminement agréable le long de la rivière, en rive droite. Les gorges du Pont de l’Abîme [Geosite 27] marquent géologiquement la sortie du massif subalpin des Bauges.
Les gorges se situent dans une unité calcaire située sur le chevauchement frontal des Bauges [Geosite 12]. Situé sous ce chevauchement, le bassin molassique présente une morphologie de douces collines. Comme toutes les parties de la région situées à faible altitude, il est nappé de dépôts morainiques abandonnés par les glaciers lors de leur retrait. À la suite du retrait des glaciers, le réseau de rivières s’est enfoncé en décapant les dépôts morainiques puis en s’enfonçant dans les mollasses. Les molasses correspondent à des sédiments détritiques, accumulés au front de la Chaîne des Alpes en formation. Ils sont dus à l’accumulation de débris produits par l’érosion des reliefs en formation. Composé principalement de sables et de particules argileuses, leur dureté est variable selon la nature du sédiment et son degré de cimentation naturelle. Ces strates apparaissent en maints endroits le long de la promenade. Ces strates sont bien visibles dans le lit du Chéran sous la passerelle de Cusy (Gruffy) avec une esthétique très graphique. L’affleurement montre que ces strates sont inclinées, ce qui indique qu’elles ont-elles-mêmes été affectée par les plissements et la déformation alpine. A l’aval immédiat des gorges du Chéran, le Chaos du Chéran est un amas de blocs calcaires abandonnés par la rivière : au niveau de ce point de rupture, la pente et l’énergie de la rivière diminue drastiquement. Elle n’est plus en mesure de transporter de gros blocs qui s‘entassent donc ici.