Canyon du Chéran au pont de l’Abîme

Dans sa traversée du Massif, le cours du Chéran se resserre et s’encaisse à chaque fois que la rivière doit franchir une barre calcaire. Le creusement des gorges au niveau du Pont de l’Abîme en est l’expression la plus spectaculaire : Le Chéran s’est encaissé dans une masse de calcaire contrastant avec les roches alentours.
Le site du Pont de l’Abime marque, au sens géologique, le début des Alpes en situant la faille de chevauchement la plus externe dans la chaîne alpine. La masse calcaire présente ici est coincée à la semelle du front alpin. C’est la présence même de cette écaille de calcaire qui a conditionné ici ce spectaculaire encaissement.
Cette structuration est lisible dans le paysage et se matérialise aussi par des failles secondaires dont les miroirs sont bien visibles en bord de route, en rive droite des gorges à proximité immédiate du Pont de l’Abîme et de l’Hôtel Savary.
Le pont en lui-même est un objet d’intérêt, construit par l’ingénieur Arnodin (1875-1924, spécialiste des ponts à câbles. L’une de ses originalités est de présenter des ancrages en rive droite directement insérés dans la roche.
Enfin un site troglodytique découvert en pied de falaise, au bord du Chéran (galerie et encoches creusées) témoigne d’un aménagement ancien de ce secteur (site à ce jour non étudié).
Le site présente également des formations glaciaires qui témoignent de la présence à différents stades de glaciers, dans la vallée de Bange ou dans le bassin molassique lui-même (dépression du Lac du Bourget/ bassin de l’Albanais). Une crête morainique et des blocs erratiques sont présents sur le parking du Pont de l’Abîme et ont été mis en valeur lors des travaux d’aménagement du parking.