La géologie du massif pour tous

La roche calcaire, témoigne d’une origine marine qui remonte à plus de 150 millions d’années. Les reliefs sont eux alpins, issus de la déformation de cette couverture sédimentaire qui s’est amorcée il y a un peu plus de 20 millions d’année. Les dernières périodes glaciaires, qui se sont achevé il y a près de 13 000 ans, ont fini de façonner ses paysages caractéristiques, contraints par la nature et le plissement des couches sédimentaires. Un massif qui se construit en 3 temps :

 

Massif des Bauges en 3 temps
Maquette géologique du Massif des Bauges (Réalisation Gonthier Maquettes / C . Lansigu)

L’époque marine

Bien avant le soulèvement de la chaine alpine, la région se trouve sur la marge d’un océan aujourd’hui disparu, l’océan alpin. Les variations du niveau marin décident d’alternances de dépôts calcaires et de marnes, plus riches en particules argileuses. Ces dépôts s’accumulent sur plusieurs centaines de mètres d’épaisseur. En prémices des bouleversements tectoniques à venir, l’ém[1] ersion locale de la zone et le dépôt de sédiments plus sableux complètent la succession sédimentaire du massif.

La collision alpine
La fermeture de l’océan alpin, avatar du mouvement des plaques tectoniques à la surface du globe s’est poursuivi par la collision de deux masses continentales. Dans le massif des Bauges, la couverture sédimentaire est tardivement affectée au front de la chaine des Alpes en formation. Elle se plisse et s’écaille, portant les anciens sédiments, devenus roches, à plus de 2000 mètres d’altitude.

Clip la formation du massif des Bauges

L’érosion et les glaciers
Au cours des deux derniers millions d’années, le refroidissement du climat sur Terre provoque le développement périodique des glaciers dans les Alpes. Le massif est alors occupé par d’énormes flux de glace, ne laissant dépasser que les plus hauts sommets. Ces lents et puissants flux de glaces Approfondissent et élargissent les vallées périphériques. Plus de 1000m d’épaisseur de glace ceinture le massif et débordent parfois dans son cœur, modelant les reliefs selon la résistance des roches. Le retrait des glaciers laisse un paysage transformé sur lequel l’érosion fluviatile a aujourd’hui repris ses droits, creusant et remaniant les dépôts morainiques.

Carte des flux de glace lors du dernier maximum glaciaire. source S. Coutterand 2010

Le karst : Le mot Karst, originaire de Slovénie, désigne l’ensemble des formes liées à la mise en solu[2] tion de la roche calcaire et les régions qui les contiennent. Outre les grottes et gouffres (appelés « tannes » dans le massif des Bauges… !), le karst crée en surface des paysages particuliers, dits karstiques, faits de lapiaz, dolines et . L’une de ses caractéristiques fortes et qu’elle laisse entrer l’eau dans ses entrailles qui créent et circulent dans des réseaux souterrains. Il n’y a donc pas de ruissellement en surface susceptible de crées des rivières ou zones humides