Lors des grandes périodes glaciaires, alors que les fonds de vallées sont encombrés par la glace, les produits de l’érosion des reliefs viennent s’accumuler contre le glacier, qui fait barrage à leur transport vers l’aval. Glaciers locaux ou langues glaciaires débordant par les cols des Bauges sont responsables de l’emboitement de terrasses fluvio-glaciaires qui gardent les traces des niveaux atteints par les glaciers. Suite au retrait des glaciers, les rivières entaillent facilement ces dépôts en divaguant dans la vallée. Souvent couverte de végétation, la structure de ces terrasses est ici bien visible, les laminations et l’orientation des galets permettant encore de lire le sens des courants qui ont organisés ces dépôts.
Observez les paysages des fonds de vallées baujues, vous y trouverez souvent la trace de terrasses fluvio-glaciaires qui gardent la mémoire de ce passé pas si lointain. En bordure sud-est du lac du Bourget, le lieu-dit Terre Nue offre à la vue un affleurement similaire qui permet de suivre les traces du passage du glacier de l’Isère. Faites appel à un accompagnateur en montagne pour vous aider à comprendre toute la logique de ces paysages.
Passez le gué en amont de l’ancienne passerelle Picot pour atteindre les abords de « la maison de la Céline » en remontant vers l’amont de la rivière Chéran, vous longerez de spectaculaires affleurements de cette terrasse glaciaire, régulièrement grignotée par les crues de la rivière.
L’érosion de ces terrasses est un processus naturel qui nourrit la rivière de sédiments et empêche le creusement en profondeur de son lit. L’extraction de matériaux ou l’endiguement du cours d’eau, s’ils sont mal pensés peuvent toutefois perturber gravement la dynamique de la rivière et provoquer des réactions en chaîne aux conséquences humaines et financières très importantes.
Le plus bel affleurement de ces terrasses en Bauges se situe au niveau du départ de la balade du Pissieu, en rive gauche du Nant d’Aillon. Parkings au niveau du pont du Nant d’Aillon sur la route reliant Attilly au Villaret Rouge, du plan d’eau du Châtelard ou encore de la base de loisirs des « Iles du Chéran ».
Le site invite à la détente et au rafraîchissement en bordure de rivière, mais attention, en été les rivières sont soumises à des étiages (basses eaux) de plus en plus sévères. Evitez alors tout dérangement néfaste au milieu, comme le déplacement de galets ou la construction de barrages.