Panorama du Revard

La vaste dépression qui s’ouvre au pied du Mont Revard longe tout le rebord occidental du Massif des Bauges. Cette dépression sépare le Massif des Bauges, qui appartient aux chaînes dites « subalpines », des reliefs de la Chambotte, de l’Epine, de la montagne de la Charvaz, qui eux, appartiennent au Jura géologique. Entre les 2, la dépression est occupée par un bassin molassique [Geosite GEOS_11], réceptacle de sédiments sablo-argileux issus de l’érosion des reliefs du massif des Bauges, alors en phase de surrection. Ce bassin s’élargit vers le nord en direction du bassin lémanique et est constitué de 2 branches : la plus large correspond à la région de l’albanais autour d’Albens et Rumilly. La plus étroite se situe au niveau du Lac du Bourget et se poursuit en Chautagne. Elles sont séparées par le massif du Gros Foung (La Chambotte et la Montagne de la Biolle), qui correspond à un pli anticlinal. Ce pli est lié la présence d’un chevauchement tectonique, qui est aussi responsable de la remontée des eaux chaudes soufrées des sources thermales d’Aix-les-Bains. Le Massif des Bauges chevauche le bassin molassique de l’Albanais par un l’important « chevauchement frontal des Bauges ». Le Revard correspond morphologiquement à un crêt, dégagé par l’érosion, sur charnière de son pli anticlinal.
Cette structure géologique faite de plis et de chevauchements a canalisé les flux de glaces lors des différentes périodes glaciaires : les anticlinaux armés de barres calcaires résistantes ont orienté les flux de glaces dans des dépressions molassiques constituées de matériaux plus tendres. L’abrasion par les glaciers a conduit à créer de profondes dépressions, devenues lacs lors de la fonte glaciaire. Le lac du Bourget était bien plus étendu il y a 20 000 ans lors de cette débâcle glaciaire puisqu’il remontait en amont de l’actuelle ville de Chambéry.