Les arrêtes du Taillefer et du Roc des Bœufs appartiennent à la même couche de calcaire urgonien, plissée ici en une forme que les géologues nomment synclinal (Val perché pour les géographes). Elles constituent ainsi une sorte de gouttière qui se poursuit vers le sud par les sommets du Mont Julioz et du Mont Chabert. Ces arrêtes calcaires drainent les eaux souterraines et ressortent au niveau de sources de Duingt ou au pied de la corniche calcaire qui domine le village de Lathuile.
A l’ouest sous les crêtes du Roc des Bœufs, on peut observer de superbes figures en chevron, qui sont la conséquence d’une érosion affectant une alternance de couches calcaires résistantes et de couches marneuses plus tendre. Elle se matérialise par des facettes triangulaires qui permettent de bien visualiser le pendage (l’inclinaison) des strates de roches.
Au-dessus de ces calcaires urgoniens, le vallon contient des sédiments plus récents du paléogène. On trouve dans ceux-ci des lignites formés dans un environnement lacustre avant le plissement alpin, des sables et des argiles. Les lignites ont fait l’objet d’une exploitation minière dans la mine dite d’Entrevernes (même si les installations de la mine se trouvaient au hameau de Saury, commune de Doussard).
Le lignite d’Entrevernes a permis l’essor de l’industrie dans le bassin d’Annecy, notamment de la sidérurgie avec les forges de Cran-Gevrier. Bien plus performant et rentable que le charbon de Bois, le lignite s’imposa en bousculant l’économie forestière.
L’accès aux vestiges de l’exploitation, très dangereux, est à proscrire (risque d’éboulement, présence de Co2)
Sur le versant est de l’arrête du Taillefer, on peut aussi remarquer les traces d’une ancienne carrière de calcaire, dont l’exploitation commença pour produire du siliciure de calcium (CaSi2). De nombreux autres clients électrochimistes ont utilisé les productions de cette carrière qui était reconnue pour la pureté exceptionnelle de son calcaire. Elle fut également abondam
Découvrir la mine d’Entrevernes dans l’ouvrage « inventaire minier de la Haute-Savoie » de Robert Durand (éditions GAP)
Se rendre au sommet du Roc des Bœufs, en escalade (course d’arête) pour les plus aventuriers ou par le sentier qui monte de Mont derrière (Bellecombe-en-Bauges) via les chalets du Sollier (aller-retour).
C’est sans doute la silhouette du synclinal d’Entrevernes se reflétant dans le lac qui a inspiré la création du logo du Parc naturel régional. Les observateurs remarqueront cependant que la dissymétrie et le déversement de ce synclinal sont inversés entre logo et relief réel : une liberté prise par le graphiste pour impulser le bon mouvement à ce logo.
L’accès le plus simple se réalise depuis Duingt en empruntant la route qui passe le joli château Dhéré, mais il est aussi possible de monter sur le Taillefer au départ de Duingt par le sentier de la grotte ou depuis Lathuile. Boucle-du-Taillefer-et-d-Entrevernes Les plus courageux pourront partir depuis Bellecombe-en-Bauges, (parking du petit Reposoir) puis franchir à pied le col de la Frasse et alors découvrir l’impressionnant versant du Roc des Bœufs.
Si vous passez à l’intérieur du vallon, vous pourrez observer une forme d’architecture originale, les granges à clayonnage. Leurs murs sont constitués d’un entrelacs de branches (aulne vert) qui sert de structure à des murs en terre (argile).