Ecroulement de la montagne de Bange

Une zone irrégulière s’étend de la route jusqu’au pied du versant. Elle est identifiable à la présence de nombreux arbres, haies ou bosquets. La présence de ces arbres est liée à la nature irrégulière du sol jonché de blocs rocheux épars. Ces blocs de calcaires sont issus des barres rocheuses qui couronnent ce versant des Bauges et qui se sont écroulés avec une partie du versant. Ce versant des Bauges, constitué, comme le reste du massif d’une succession de couches sédimentaires se situe sur une faille géologique importante qui jalonne tout le versant occidental du massif. Couvert par des dépôts de pentes et des moraines glaciaires, cette faille de chevauchement n’est pas visible à l’œil nu. Elle a permis le chevauchement de la pile de roches sédimentaires, d’origine marine, sur les molasses de l’Albanais. Cette faille constitue une zone de faiblesse, au-dessus de laquelle, les séries sédimentaires sont plissées et fracturées. Elles sont donc sujettes à des écroulements. Cet écroulement s’est sans doute produit après le retrait des derniers grands glaciers alpins, provoquant une relaxation des versants. A noter que cet amas de débris constitue un aquifère intéressant et important, puisqu’il participe à l’alimentation de la source de la Monderesse, qui est captée par les services de l’agglomération de Grand Lac pour l’adduction en eau potable. La carrière de Cusy exploite la fraction de roche dure, contenue dans ces débris, ce qui implique une séparation de la fraction argileuse, actuellement plus difficile à valoriser. Le gisement autorisé est toutefois bientôt épuisé et la carrière est utilisée aujourd’hui principalement pour le stockage de matériaux de terrassement (généralement des moraines), dans un esprit de renaturation du site.