Lac d’Annecy

Le lac d’Annecy est apparu il y a près de 20 000 ans lors du dernier retrait des glaciers des vallées alpines. Comme tous les grands lacs péri-alpins, il résulte du creusement par les glaciers de dépressions. Les flux de glace, épais de plusieurs centaines de mètres ont surcreusé le fond des vallées, là où les roches étaient les plus tendres. La situation et la forme du lac ont donc à voir avec la structure géologique de la région. Les barres rocheuses massives ont contraint les flux de glace en provenance des zones internes des Alpes (Val d’Arly- Beaufortain). Elle se manifeste par exemple au niveau de Duingt entre les 2 parties du lac par un seuil et un rétrécissement de la vallée. De part et d’autre, les glaciers ont respectivement creusé des marnes et des molasses plus tendres, conduisant au creusement de dépressions plus larges et plus profondes. On parlera respectivement de verrou et d’ombilic qui rythment la plupart des vallées des Alpes du nord. La particularité du Lac d’Annecy est d’être situé sur une cluse, c’est-à-dire une vallée qui recoupe les structures plissées communes aux massifs des Bauges et des Bornes.
Le lac d’Annecy, en apparence si figé est en fait toujours en mouvement. Le lac a perdu près de la moitié de sa surface depuis son apparition. Il s’étendait au sud-est jusqu’à Ugine et au nord-ouest jusqu’à la Balme de Sillingy. La ville d’Annecy est par exemple majoritairement construite sur les alluvions apportées par le Fier qui ont contribué au comblement de la partie aval du lac. Le delta du Bout du Lac ([Geosite 68]) constitue la partie la plus active de ce comblement, puisqu’il est le point de décharge de l’essentiel du réseau hydrographique du bassin versant du Lac d’Annecy. La réserve naturelle nationale du Bout du Lac est donc établie sur cette zone dynamique entre terre et eau qui prograde dans le lac.